Le Prix d’Architecture de Gand, une initiative de la ville de Gand, de l’architecte de la ville, de l’association d’architecture Archipel et de la Plateforme d’architecture de Gand, a récompensé cette année le projet de logement coopératif Bellefleur, réalisé par Havana. Le jury professionnel a ainsi envoyé un signal fort : les logements abordables et les formes alternatives d’habitat, telles que le modèle coopératif, figurent désormais en bonne place sur l’agenda.
Parmi les vingt nominations, plusieurs projets remarquables se sont distingués, comme le Cirque d’hiver ou la passerelle cyclable au-dessus de la Watersportbaan. Cependant, le jury d’experts, présidé par l’architecte Kelly Hendriks du B-ILD, a choisi le projet atypique d’habitat coopératif Bellefleur, conçu par Havana pour le compte de Wooncoop. Afin d’accélérer la rénovation de ces sept bâtiments résidentiels historiques situés dans le quartier de Brugse Poort-Rooigem, l’équipe du projet a opté pour une simple procédure de notification, au lieu d’une procédure d’autorisation classique, certes plus évidente, mais beaucoup plus chronophage.
Malgré les contraintes imposées par cette procédure de notification, l’équipe de construction a réussi à mener une rénovation particulièrement réussie, intégrant un escalier supplémentaire, ainsi qu’un jardin et une cour partagés. Cette cour fait office de buanderie, d’espace de détente et de lieu de rencontre.
Des ressources minimales
Concernant l’architecture du projet Bellefleur, le jury a salué l’ingéniosité avec laquelle le bâtiment existant a été réaménagé. « Les architectes ont su créer un projet non seulement fonctionnel, mais également esthétique et durable, tout en utilisant un minimum de ressources et en optant pour la procédure de notification plutôt que pour l’exigence d’un permis », a déclaré le jury.
Le projet démontre que « la bonne architecture ne repose pas sur des matériaux coûteux ou des constructions neuves imposantes, mais sur des interventions intelligentes et tournées vers l’avenir, capables d’avoir un impact significatif avec peu de moyens. » En réutilisant un bâtiment classé dans son contexte urbain, Bellefleur offre un exemple inspirant de rénovation durable.
Un projet exemplaire
Le modèle d’habitat coopératif de Bellefleur constitue une base solide pour la cohésion sociale. Dans son rapport, le jury a écrit : « La cour-jardin partagée, la conception réfléchie des espaces et le modèle coopératif font de ce projet un modèle pour les développements urbains futurs. »
En mettant l’accent sur la collectivité, à la fois dans l’espace partagé et dans le processus de collaboration entre les architectes et les résidents, ce projet démontre comment le modèle coopératif peut contribuer à la création de logements abordables et durables dans les zones urbaines. Selon le jury, ce modèle « n’est pas seulement tourné vers l’avenir, il montre également comment les concepteurs et les clients peuvent collaborer pour créer des environnements de vie de haute qualité avec des ressources limitées. »