Der Spiegel rend visite au projet d’habitat coopératif Bellefleur à Gand


Sur notre site web Habiter Coopératif, nous explorons souvent des projets inspirants à l’étranger. Mais parfois, c’est l’inverse : la presse internationale vient observer ce qui se passe chez nous. C’est ainsi que le célèbre magazine allemand Der Spiegel a récemment visité Gand et le projet d’habitat coopératif Bellefleur. Dans un article approfondi intitulé « Une journée dans la capitale du partage », Der Spiegel met en lumière le rôle pionnier de la ville dans le mouvement des « commons » et l’impact des formes d’habitat coopératif sur la vie urbaine.

À Gand, le mouvement des commons propose une alternative entre l’État et le marché. L’idée est que les citoyen·ne·s gèrent collectivement certains services — comme le logement, la mobilité ou l’alimentation. Ce modèle s’oppose à la privatisation et à l’individualisation croissantes, et met au contraire l’accent sur la coopération et la propriété partagée. La ville compte aujourd’hui plus de 500 initiatives fondées sur ces principes, allant du co-housing à l’agriculture solidaire.

Vers une économie plus durable

Parmi ces initiatives figure wooncoop, une coopérative qui achète des logements pour les louer à ses membres. Bellefleur, projet de cohabitation récemment inauguré à Gand, est présenté par Der Spiegel comme un exemple éloquent de la manière dont l’habitat coopératif peut renforcer les liens sociaux. Le projet comprend 24 appartements, dont les résident·e·s gèrent également des espaces communs, tels qu’un jardin et une buanderie. Ce modèle coopératif donne aux habitant·e·s plus de pouvoir décisionnel et une plus grande sécurité financière que le marché locatif classique.

Outre le logement, l’article aborde d’autres projets inspirants, comme De Goedinge, une ferme en agriculture partagée où les consommateurs investissent à l’avance dans la récolte. Il évoque aussi les bibliothèques d’outils ou le covoiturage, qui s’inscrivent dans une transition plus large vers une économie collaborative et durable.

Gand, un laboratoire vivant

Der Spiegel s’intéresse également aux défis posés par ce modèle. Est-il réellement évolutif ? Peut-il toucher un public plus large ? Aujourd’hui encore, l’habitat coopératif reste marginal, et la question se pose de savoir comment le faire grandir sans trahir ses valeurs fondamentales. Wooncoop gère actuellement environ 78 logements, mais ambitionne d’en atteindre 1 000 d’ici 2030. Un soutien politique structurel est jugé essentiel pour garantir la viabilité de ces initiatives.

Ce que l’article souligne surtout, c’est que Gand agit comme un véritable laboratoire d’un mode de vie et d’habitat alternatifs. En adoptant la coopération et la propriété partagée, les Gantois prouvent qu’il existe des alternatives au modèle consumériste dominant. Der Spiegel voit en Gand une ville audacieuse, prête à expérimenter, et dont le mouvement des commons pourrait inspirer bien d’autres villes dans le monde.

Découvrez Bellefleur et d’autres projets coopératifs dans l’exposition « Hier wil ik wonen ! » (C’est ici que je veux vivre !), du 13 février au 1er juin 2025 au C-mine Genk, et du 20 juin 2025 au 25 janvier 2026 au STAM Gand.