À Amsterdam, les travaux du projet d’habitat coopératif Akropolis IJburg ont officiellement débuté. Le 11 avril, le premier pieu a été enfoncé, marquant le lancement de cette initiative citoyenne sur l’île de Centrumeiland. Après des années de préparation et plusieurs contretemps — notamment la hausse des taux d’intérêt et des coûts de construction — le chantier a enfin pu démarrer.
Akropolis IJburg est une coopérative de logement en devenir, réunissant plusieurs générations dans un bâtiment collectif et durable. Il prendra place au cœur du nouveau quartier de Centrumeiland, à proximité du lac IJmeer et d’un futur parc. L’immeuble comptera cinq étages et accueillera 31 logements locatifs : 8 sociaux et 23 à loyer modéré. Les appartements ont été conçus de manière compacte et flexible, avec des superficies comprises entre 45 et 71 m². Chaque logement disposera d’un espace extérieur, accessible par une large galerie ou un balcon.
Le projet inclut également des équipements communs : un jardin intérieur, un parking à vélos, des pièces partagées et des toitures-terrasses.
Concevoir ensemble, vivre ensemble
La coopérative de logement est née d’une initiative citoyenne en collaboration avec l’architecte Anke Zeinstra et différents partenaires. Les futur·e·s habitant·e·s, jeunes et moins jeunes, ont activement participé à la conception du bâtiment. Au moins la moitié des logements sont réservés à des personnes de plus de 55 ans, ce qui rend le projet adapté à toutes les étapes de la vie.
La philosophie du projet repose sur des valeurs fortes : solidarité, durabilité, ouverture et respect. L’objectif est de créer une communauté sans but lucratif, où l’on peut vivre durablement à un prix abordable.
Le coût total du projet s’élève à 7,7 millions d’euros. Il est majoritairement financé par des prêts de la Rabobank (5,3 millions) et du Stimuleringsfonds Volkshuisvesting (Fonds de stimulation du logement social) via la municipalité d’Amsterdam (1,55 million). Le reste est couvert par la participation financière des futur·e·s habitant·e·s : à leur arrivée, ils versent un montant compris entre 2 500 et 6 500 euros (logement social) ou entre 12 500 et 26 000 euros (logement à loyer modéré). Cette somme est récupérée auprès du ou de la résident·e suivant·e au moment du départ.
Retards et persévérance
Bien que les plans aient été finalisés dès 2021, la situation économique a provoqué un retard de près de trois ans. Durant cette période, le groupe a poursuivi discrètement le travail sur le financement et l’exécution. En 2024, tous les permis et accords étaient en place. En septembre de la même année, le terrain a été attribué en bail emphytéotique à Akropolis IJburg.
La livraison du bâtiment est prévue pour juin 2026. La coopérative de logement sera propriétaire légale de l’immeuble, qu’elle louera exclusivement à ses membres. Ceux-ci cogèrent la coopérative et prennent ensemble les décisions liées à la gestion, à l’entretien et à l’aménagement des espaces partagés.
L’exploitation a été conçue de manière à ce que le projet soit rentable dès la première année. Grâce à la propriété collective sans but lucratif, le logement reste abordable sur le long terme, quelles que soient les évolutions du marché.
Une politique volontariste à Amsterdam
La ville d’Amsterdam mise résolument sur l’habitat coopératif. Récemment, le budget destiné aux prêts pour les coopératives de logement a été augmenté de 10 millions d’euros, permettant ainsi de soutenir cinq projets supplémentaires. Cela représente environ 200 logements abordables en plus.
Les personnes intéressées peuvent consulter le site web de la municipalité pour obtenir un aperçu des initiatives existantes ainsi que des informations pratiques pour fonder une coopérative ou rejoindre un projet existant.
Ces dernières années, plusieurs coopératives ont vu le jour ou ont été lancées à Amsterdam. Ce qui n’était au départ qu’un travail de pionniers devient progressivement un véritable segment du marché immobilier urbain. Akropolis IJburg en est un exemple marquant : une réponse collective à un marché de plus en plus inaccessible, fondée sur des ambitions durables et une forte cohésion sociale.
Le mouvement prend de l’ampleur et constitue une alternative inspirante pour toutes celles et ceux qui souhaitent vivre autrement — avec les autres, et tournés vers l’avenir.