Les projets d’habitat coopératif La Balma à Barcelone et De Warren à Amsterdam ont récemment été récompensés par le prix d’architecture Ammodo. Ce prix international, décerné dans trois catégories, vise à valoriser les projets architecturaux qui relèvent les défis sociaux et écologiques. Les deux projets se sont distingués par leur approche innovante et leur engagement envers la durabilité et la cohésion communautaire. La Balma a remporté le prix dans la catégorie Architecture sociale, tandis que De Warren a été primé pour son engagement social. Ce prix n’est pas seulement une reconnaissance, mais aussi un levier financier pour soutenir leur développement futur.
La Balma est un projet avant-gardiste porté par la coopérative d’habitat Sostre Civic et l’agence d’architecture Lacol, reconnue pour son approche participative et durable. Ce projet se concentre sur des habitats non spéculatifs et abordables, tout en mettant l’accent sur la durabilité environnementale et la création de communautés fortes. Le bâtiment comprend 20 unités de logement flexibles, conçues pour s’adapter aux besoins des résidents. Chaque appartement commence avec une surface de base de 50 m², pouvant être agrandie avec des modules supplémentaires. Cette modularité garantit une expérience de vie évolutive, adaptée aux changements dans la vie des habitants.
La Balma : un exemple de norme écologique
La conception de La Balma favorise les interactions communautaires grâce à des espaces partagés, tels qu’une cuisine, des ateliers et un local à vélos. Le bâtiment s’ouvre également sur le quartier grâce à un espace commercial loué à une ONG locale et à des infrastructures communes qui encouragent les échanges avec les habitants du voisinage. Cela renforce la cohésion sociale et fait de La Balma un catalyseur d’inclusion sociale.
Sur le plan écologique, La Balma établit de nouvelles normes. Le bâtiment intègre des stratégies bioclimatiques passives, comme le chauffage solaire et géothermique, et utilise du bois lamellé-croisé (CLT) pour réduire son empreinte carbone. Avec une réduction des matériaux et un accent sur l’efficacité énergétique, La Balma illustre comment l’habitat coopératif peut offrir une solution de logement durable et sociale.
De Warren : un modèle d’habitat collectif durable
Situé sur Centrumeiland à Amsterdam, De Warren est le premier projet d’habitat coopératif auto-construit de la ville. Il propose 36 logements sociaux et abordables, développés et gérés collectivement par une coopérative de résidents. Ce modèle repose sur la propriété collective : les résidents paient des contributions mensuelles qui couvrent les dépenses essentielles, telles que l’entretien et l’hypothèque commune. À mesure que l’hypothèque est remboursée, ces contributions diminueront considérablement, atteignant des niveaux bien inférieurs à ceux du marché locatif privé.
La collectivité est au cœur de De Warren, avec 30 % des espaces réservés à des installations communes. Ces espaces incluent un auditorium, un studio de musique, des cuisines partagées, une serre et un toit-terrasse. L’escalier central, surnommé « Machu Picchu », est conçu pour encourager les interactions quotidiennes et renforcer les liens communautaires.
Un bâtiment durable et impactant
De Warren se distingue également par l’importance qu’il accorde à la durabilité. Le bâtiment utilise des matériaux recyclés, comme des panneaux Azobe pour la façade et des poteaux en bois de lac pour les balcons. Des solutions énergétiques innovantes, telles que des pieux thermiques qui extraient la chaleur du sol et un toit équipé de panneaux solaires, réduisent son empreinte carbone. Grâce à l’utilisation de 330 m³ de bois, le bâtiment stocke plus de 300 tonnes de CO₂, un pas significatif vers la neutralité climatique. La conception modulaire des structures en bois permet des adaptations futures, rendant le bâtiment flexible et durable.
La Balma et De Warren démontrent comment les projets d’habitat coopératif peuvent répondre efficacement aux défis sociaux et écologiques. Ces exemples reconnus à l’international montrent que l’habitat coopératif ne se limite pas à offrir des logements abordables et durables, mais qu’il contribue également à renforcer les liens communautaires. En Flandre, où l’habitat coopératif est encore en développement, ces projets constituent une source d’inspiration et montrent ce qui peut être accompli grâce à une vision claire, à la coopération et à l’innovation.